Beaucoup de choses ont été dites sur la mort tragique et glaçante du Professeur Samuel Paty. J'ai retenu quelques moments forts et tentatives de débat autour du blasphème.
Manifestation contre l’hebdomadaire « Charlie Hebdo » au Pakistan. « A bas Charlie Hebdo, à bas les blasphémateurs ! », ont scandé les manifestants réunis à l'initiative du Sunni Tehreek, un mouvement politico-religieux né au début des années 1990. AFP/ARIF ALI
Alors qu'Erdogan se déchaîne sur la santé mentale d'Emmanuel Macron qui continue de défendre envers et contre tout la liberté d'expression et que certains pays vont jusqu'à appeler au boycott de la France raisonne dans ma tête la chanson One de U2, qui résume vraiment la situation, hommage à Samuel Paty. Les 4 séquences les plus émouvantes sont à voir sur France Info.
Dans un autre registre, une imame et une rabbine, unies dans C à Vous le 22/10/2020. Dans ce monde d’hommes, ces deux femmes font figures d’exceptions. Kahina Bahloul est imame, Delphine Horvilleur rabbine. Elles s’unissent d’une seule et même voix pour lutter contre les radicalisations et appellent à la fraternité.
Cinq autres femmes exemplaires se battent contre l'islamisme radical à l'heure où Emmanuel Macron serre la vis aux séparatismes salafistes tout en défendant la liberté d'expression et font la Une du Figaro Magazine ! Courageuses malgré les menaces et les traditionalistes, espérons qu'elles deviendront des centaines pour chasser l'expression la plus violente d'une religion qui se veut pacifiste mais embringuée dans une interprétation peu moderniste et extrémiste de l'Islam.
Que dire de la petite Léa, qui résume à elle seule par ses mots d'enfants ce que l'on peut obtenir par l'éducation ?
Manière de dire, comme Caroline Fourest, qu'ils n'auront pas nos têtes et un véritable Observatoire de la laïcité
Il est vrai que c'est dur d'être aimé par des cons !
Anastasia Colosimo. JULIEN FALSIMAGNE / Editions STOCK
Mais pourquoi le blasphème continue-t-il à faire scandale ? "En ce qui concerne le blasphème, la date charnière est 1989, avec lafatwa de condamnation à mort lancée par l’ayatollah Khomeynicontre Salman Rushdie. Avec cettefatwa, tout Occidental devient un impie potentiel, et tout musulman un bourreau potentiel, Khomeyni tentant de souder la communauté musulmane autour d’un ennemi commun, loin des guerres intestines de l’islam. Le retour du blasphème est donc lié au retour du religieux, et surtout du théologico-politique. Cela concerne l’Iran, mais aussi des pays non musulmans, par exemple la Russie avec le procès contre les Pussy Riot2." (...) "C’est seulement dans des pays musulmans qu’on peut être condamné à mort pour blasphème. Dans ces pays, les libertés sont encore très limitées et le rapport aux minorités extrêmement problématique. Le blasphème y est encore une fois un outil politique : il permet de persécuter des minorités religieuses qui dérangent", répond Anastasia Colosimo, enseignante en théologie politique dans l'excellente analyse que je vous recommande de lire dans Le Monde du 6 septembre 2020.
Non, pas de Din wa Dawla, pas de Charia en France et vive la laïcité qu'il faut renforcer de toutes nos forces. En commençant par l'éducation républicaine de nos enfants.
Je rejoins Sylvie Kauffmann, dans son éditorial du Monde du 21 octobre 2020 : "Indispensable pour permettre à la démocratie de prospérer, la liberté d’expression, dévoyée et manipulée, peut aussi la miner. Instruits par l’histoire et la philosophe Hannah Arendt, les Européens ne le savent que trop."
Comentarios