Essayer de ne pas voir que l'arbre qui cache la forêt est un exercice de haute voltige en ce moment. Je suis submergée par les infos et ne sais plus où donner de la tête : la polémique Didier Raoult repartie à nouveau hier, suite à une étude du Lancet qui démontre l'innocuité de la chloroquine pour guérir la Covid-19, D. Raoult qui s'en fiche, critique l'étude et maintient ses dires sur les bienfaits de ce médicament. Je suis furieuse qu'il ait encore autant de presse et de fervents défenseurs, c'est inadmissible quant on voit les scandales du Médiator, du sang contaminé... je n'arrive pas à croire que l'on puisse être ainsi intoxiqué et appeler au complot des big pharmas ou des politiques.
Les chiffres du chômage, annoncés un peu partout, du jamais vu, comme l'écrit Le Monde du 28 mai 2020 "Le marché du travail n’en finit pas de souffrir. En avril, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) s’est accru dans des proportions sidérantes : + 843 000 par rapport au mois précédent, sur l’ensemble du territoire (outre-mer compris, sauf Mayotte), d’après les données publiées jeudi par Pôle emploi et par la Dares – la direction des études du ministère du travail.
Il s’agit, depuis la mise en place en 1996 de ces séries statistiques, d’une hausse sans aucun équivalent : elle s’avère bien plus forte (+ 22,6 %) que celle relevée en mars – laquelle dépassait déjà tous les records (+ 7,1 %). Sur trois mois, les personnes à la recherche d’un poste avaient vu leurs effectifs s’envoler de 1,065 million (+ 30,3 % depuis la fin de janvier) : elles sont désormais un peu plus de 4,575 millions dans cette situation – un niveau, là encore, inédit, puisque la barre des 4 millions n’avait jamais été franchie." La récession sera pire que prévu mais qu'a-t-on prévu au juste puisque tout nous a pris par surprise ?
Bientôt, on aura les variations des chiffres de l'Insee ou du PIB sur nos montres, comme l'a dit hier Patrick Artus dans l'émission C'est à vous sur France 5 (à partir de 26 mn). Economiste français, directeur de la recherche et des études de Natixis, qui a en particulier travaillé sur les nouvelles stratégies boursières des entreprises, il est auteur de "40 ans d'austérité salariale, comment en sortir". Il ne nous en donne malheureusement pas de réponse miracle mmême s'il évoque quelques pistes. Avec des revenus anormalement bas, par rapport aux dividendes versés aux actionnaires, les petits salaires sur lesquels ont reposé le travail de ces deux mois de confinement doivent se révolter. Surtout, il prédit : "Le modèle existant va mourir politiquement : les électeurs vont finir par voter à nouveau pour des sociaux-démocrates qui auront une autre politique du marché du travail. Selon moi, ceux qui les enterrent en disant qu’il ne reste plus que l’ultralibéralisme et l’extrême gauche ont totalement tort. La campagne américaine est extrêmement intéressante de ce point de vue-là : Bernie Sanders ne sera sûrement pas élu, mais son discours sur l’austérité salariale rencontre un écho important." Interview dans Capital du 25/05/2020
On a beaucoup parlé dans les médias de ce que les uns et les autres imaginent pour le monde d'après, certains, idylliques, d'autres, collaptionnistes (cf une vidéo un peu désespérante sur le sujet !). Quand un arbre tombe, il y a de jeunes pousses et donc des perspectives. J'ai eu envie aujourd'hui de reporter une enquête qui a été réalisée par l'Ifop et le cabinet de conseil en affaires publiques Interel, celle de ce que pensent nos élus, nos dignes représentants. On y découvre les enseignements tirés de la crise par les parlementaires français et leurs priorités politiques pour l'"après" : relocalisations, écologie et taxation des GAFA. "Français et parlementaires envoient à l'exécutif une feuille de route commune pour sortir de la crise. Souci de renforcer le «made in France», souhait de renforcer le rôle des collectivités locales, refus d'un «choc fiscal»... Déjà hissées très haut parmi les priorités de la population, ces attentes se révèlent tout aussi fortes pour les députés, les sénateurs et les eurodéputés," Le Figaro, 27 mai 2020
Des députés dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale lors du vote du Ceta, le 23 juillet 2019. ©AFP
Autre enquête de Via Voice pour The Good Compagny, du côté des consommateurs résumée en une infographie. Cela rejoint partiellement les préoccupations de nos élus.
Normal, les communicants sont en première ligne. « La crise a mis notre métier sous le feu des projecteurs » Laurence CHIAPPONI Directrice de la marque et de la communication de Deloitte France, acteur majeur de l’audit et du conseil, c’est l’INTERVIEW8 de la série DIRCOMMCONFINES by epresspack_fr qui continue avec le déconfinement. Pour lire l’intégralité : https://hubs.ly/H0qVsTz0 Parce que la crise sanitaire mobilise la fonction communication dans un contexte économique compliqué, la série DIRCOMMCONFINES initiée par Epresspack sonde les professionnels de la communication et du marketing qu’elle accompagne quotidiennement en France et en Europe.
La journée s'achève sur l'annonce par Edouard Philippe de la deuxième phase du déconfinement. Terrasses, cafés, parcs, musées et restaurants vont rouvrir, masqués, gantés ou avec du gel en permanence et distanciation physique de rigueur.
C'est quelle vie qui nous attend ? Comme me le disait mon amie Carla Y., qu'est-ce que le bonheur sinon le simple accord entre un être et l'existence qu'il mène ? Mais quand pourra-t-on parler sincèrement d'harmonie ? Peut-être pas de si tôt. Mais on avance en marchant et on verra.
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